JEAN-LOUIS PONS : La haine,...excite les disputes, mais l\'amour couvre toutes les transgression

 JEAN-LOUIS   PONS  : La haine,...excite les disputes, mais l\'amour couvre toutes les transgression

SOUVENIR D'UNE NUIT TORRIDE

Souvenir d'une nuit torride

 

 

 

La bouche sèche et les yeux cernés, c'est dans cet état que je vous fais les témoins d'une nuit magique :

 

Prends ton temps, m'a-t-elle dit avec raison. Non, mon impulsivité l'emporte ; je laisse libre cours à mon émotion qui dicte les mots tels qu'elle la ressent.

Word sera-t-il assez puissant pour corriger toutes les « fÔtes », mais quand bien même, est-ce vraiment le plus important ? 

Ils ne se sont jamais vus, ils ne se connaissent pas, ils vivent à des centaines de kilomètres l'un de l'autre et, … ils s'aiment. 

Je pourrais vous l'écrire au passé, mais il reste présent en moi ; pour un futur lointain:

 

- Bonjour, lui dit-elle 

- Quelle joie de « t'entendre », répond-il, le cœur joyeux.

 

Après quelques banalités qui pour eux sont les prémices d'un grand Tout, ils décident de se laisser aller à savoir tout ce que l'autre veut bien livrer. Pas de tabou, aucune limite ; franchise et honnêteté. Ils ont soif de cette eau de vérité que chacun offre librement.

Peu de sujet n'est développé, mais chacun prend une ampleur considérable. La vie ne les a pas épargnée, mais ils ne se plaignent pas, ils endurent ; chacun de leur coté. 

 

- Merci à toi, la vie, de nous avoir permis cette rencontre, pensent-ils, déjà ensembles…

 

Non, il n'y a rien entre eux ! Comment pouvez-vous en douter ?

Même eux, ne le savent pas. Ecorchés, blessés, meurtris, ils se livrent sincèrement ; thérapie bénéfique du moment.

 

- Maintenant, à ton tour de me poser une question ?

 

Sans se faire prier et avides d'en savoir plus, elle ou lui s'exécute. Question de goût, de principes de vie, sujets intéressants uniquement pour eux dont même leurs dissensions, leurs désaccords les rapprochent. Grande est leur franchise et le ton, l'atmosphère, l'ambiance qu'ils ont créés sont comme une mélodie qui les emporte dans un lieu magique de leur imaginaire. Ils s'aiment, mais ne le savent pas… Non, ils le redoute et l'attire à la fois.

Tout est paradoxal, mais ils sont adultes, réfléchis ; logiques ?

 

- Non, comment cela se pourrait-il ?

 

Mais le feu brûlant en lui, révèle ce qu'il redoutait tant : La Passion.

Malgré leur réserve, les mots attisent. Fausse pudeur et plaisir du moment ouvrent la porte de leur pays enchanté.

Pourtant, ils ont résistés : ne pas laisser leur raison perdre le contrôle. Mais qu'il est bon de s'abandonner à la « folie » du moment, désir incandescent complètement partagé mais toujours inavoué. Ils se connaissent sans ne s'être jamais vu.

 

- Sors, se dit-il. Tu vas lui faire du mal. 

- Reste, pense-t-elle. Je suis à toi, idiot…

 

Elle est belle, non, magnifique. Presque autant que leur ciel étoilé qui les baigne dans une atmosphère idyllique.

Allongés l'un prés de l'autre, les yeux figés sur la Voie Lactée, ils sont sereins et en parfaite symbiose. A des centaines de kilomètres, ils sont si prés. Progressivement et inéluctablement, leurs doigts s'attirent… se touchent. Les mots les emportent aux grés de leur désir. Ils sont chez eux, pays fantastique et sans nom, où elle est MA… et lui, SON…

Pourquoi se sont-ils réunis ? Nulle réponse précise si ce n'est l'attirance indescriptible et frénétique du moment.

Sages, le sont-ils ? En général, oui. Mais pas ce soir… L'envie, la pulsion de se laisser emporter est plus forte que leur raison.

Adieu sagesse, réalité et restriction. Ce soir nous partons, nous quittons nos lieus connus et entrons « chez nous ». Leurs mots ont tout construits. Ensembles, l'un après l'autre, mots après mots, ils ajoutent une pierre à l'édifice de leur liaison naissante. Sans jamais se presser, bouillants chacun intensément, seuls leurs doigts se touchent encore, entremêlés ; se caressant lentement vers la paume de la main, zone érogène pour les amants avertis.

 

- Je te veux, disent chacun de leurs mouvements.

 

Ils ne sont pas dupes, mais la féerie du moment vaut tous les coïts universels…

Prendre le temps et ne pas laisser la braise s'éteindre. L'étreinte est banale ; ils vivent le paroxysme de la sensualité. Pourquoi tout gâcher par le sexe alors qu'ils sont déjà offerts, unis ? 

 

Bien évidemment, tous leurs sens sont en émois, donc nul besoin de décrire leur sensations physiques (toi, lecteur, laisses aller ton imagination, tu le ressens, n'est-ce pas ?).

C'est trop beau et étouffant pour le garder jalousement, je nous  livre sans réserve ni complexe, car la beauté n'a de valeur que celle que l'on lui donne. Laisses-toi emporter, lecteur, et vois comme nous sommes beaux !

Tu peux voir, mais tu ne peux entrer… Pardon, mais notre intimité n'est pas ce que l'on voit, mais ce que l'on vit !

 

Le temps passe et la nuit avance. Toujours mains enlacés, allongés si prés l'un de l'autre, ils veulent plus !

 

- Je veux t'embrasser, lui dit-elle. 

- Tu m'as ouvert la porte, j'entre… répond-il

 

Ils se retournent et se fixent du regard.

 

- Je vois les étoiles dans tes yeux, tu es MON… 

- TU es si belle et désirable, tu es MA…

 

Lentement, ils se rapprochent et chaque respiration gonfle sa poitrine offerte depuis si longtemps. C'est du regard qu'il la dénude. Toujours plus prés, leur souffle se mélange laissant échapper un gémissement de l'un d'entre eux. Lequel ? Quelle importance puisqu'ils ne font qu'un.

Les mots, toujours les mots qui les emportent et les rapprochent. Ils sont si prés. La bête qui est en lui voudrait la saillir sans modération.

 

- Elle n'attend que ça ! Se dit-il farouchement pour se conditionner à son rôle de mâle, influence interne et malsaine de l'homme.

 

Mais… C'est trop beau ! Comment salir un tel moment en un simple accouplement, aussi bon soit-il et communément désiré ?

Les mots m'emportent vers ses lèvres, humides et désirables. C'est elle qui, n'y tenant plus, vole le premier baiser. Quelles sont douces et bonnes, au goût des fruits rouges du midi. Gourmant, j'en redemande, mais lentement, n'en oubliant aucune partie. Nos langues également, entrent dans cette danse du plaisir. Douces et généreuses, elles amplifient la sensation du moment.

Toujours main dans la main, leurs corps s'effleurent et durcissent tout ce qui peut être apparent.

Les mots leur font tout observer, et ils se livrent… Ils sont beaux et finissent par éclater de plaisirs et de délices!

 

Il est déjà tard voire très tôt dans la matinée et malgré la passion qui les unit, le corps réclame son dû de sommeil !

 

- Non, pas se quitter ! Se dit-il

 

Mais il sait... hélas, oui ils savent !

 

- Merci pour cette nuit magique, se disent-ils avec leurs mots.

 

Maintenant, il faut franchir la porte de « chez nous » pour revenir chez soi. Triste réalité embellie du souvenir éphémère d'une nuit torride.

 

 

Croyez-vous sincèrement que « Torride » allait être synonyme de « sexe » (juste des doigts qui se touchent et quelques baisers) ? Il se peut et l'a été, mais dans l'imaginaire, le notre, là où toi, lecteur, tu ne peux pas entrer !

 

 

 

… à suivre (peut-être)

 

 

 

 

MOA

 



26/07/2007
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