JEAN-LOUIS PONS : La haine,...excite les disputes, mais l\'amour couvre toutes les transgression

 JEAN-LOUIS   PONS  : La haine,...excite les disputes, mais l\'amour couvre toutes les transgression

DEUX HEURES...

DEUX  HEURES  

 

Le temps est incertain et pourtant tellement réel. L'impatience le rend long et le plaisir le raccourci ! Pourtant l'unité de ce temps est la même ; c'est donc l'émotion, l'état d'âme, ce que l'on fait qui le définissent différemment.

 

Deux heures. Ils ont deux heures pour s'aimer. Deux heures à mettre au profit de leur passion respective et mutuelle. Ils s'aiment en secret depuis peu de temps et pourtant depuis si longtemps. Leur vie respective ne leur permet pas de vivre ensembles et ils le savent… L'amertume de leurs fréquentes et longues séparations fait place au bonheur de jouir pleinement de ces 120 minutes si courtes malgré ses 7200 secondes.

Deux heures, à peine suffisantes pour laisser ce volcan, brûlant en eux, entrer en irruption. L'intensité de cette libération d'envies, de sentiments refoulés quotidiennement, la permission au laisser aller tant attendu et si intensément désirée inondent déjà en songe leurs ébats d'une chaleur enivrante.

 

Chaque couple, légitime ou non, a besoin de racine, d'un point d'attache ; l'impression d'appartenir ou de posséder en commun. Un lien propre à eux :

D'un décor baroque, leur nid d'amour comprend trois parties, chacune bercée d'une mélodie langoureuse. Ils entrent dans une pièce dont l'éclairage tamisé la plonge dans une atmosphère qui les fait vibrer de tous leurs sens. Mains dans la mains, moites de désir, ils entrent…

Dans la pièce où se trouve le grand lit en forme de cœur, il y a un immense miroir partant du sol au plafond, sur l'entièreté du mur, encadrée par de grands rideaux de velours, leur permettant de jouir pleinement du plaisir de la vue qui reflète  l'entrée des amoureux du moment. Se voir de face et de coté amplifie le désir charnel qui les brûle.  L'image de leurs baisers ardents est belle à voir et ils en profitent. La chaleur de leur passion est visible dans l'image reflétée par cette seconde partie d'eux-mêmes. De dos comme de profil, ils sont beaux.

Après avoir laisser tomber son manteau, ses longs cheveux noirs tombent à leur tour sur ses fines épaules dénudées ; qu'elle est belle LA dulcinée et sa fragilité excitante !

Ils ne font rien pour eux-mêmes, chacun s'occupe de l'autre démontrant ainsi combien ils comptent l'un pour l'autre.Un frisson le parcourt lorsqu'il voit dans le miroir qu'elle enlève à son tour sa veste lentement, la laissant tomber à leurs pieds tout en le griffant de ses ongles du coup au bas du dos… l'extase s'amplifie déjà !Quelques mots furtifs s'échappent parfois de leurs lèvres quand ils arrivent à se décoller l'un de l'autre. Voir son dos, ses épaules, ses hanches, son bassin ferme et bien dessiné, ses cuisses dont la robe plissée, moulante et courte laisse voir la descente jusqu'aux chevilles le rend euphorique de cette future possession si brève.

Non, ne pas fermer les yeux car même la voir enlever ses chaussures à talon aiguille est d'une grâce et une excitation indescriptible.

Pour calmer voire accentuer leur ardeur, ils boivent, dans le même verre, leur vin pétillant, nectar digne des vignes de Cupidon. De brefs instants les désunissent pour fumer, toujours ensembles, leur cigarette « aphrodisiaque » et baigner le lieu dans une bruine bleutée.

Ils se dévorent du regard :                                                     

Chacune de ses respirations gonfle sa poitrine dont les tétons durs et pointus se dessinent amplement sous le frêle tissu de sa robe. Seul ce voile moulant à la perfection les formes de son corps déjà offert est un obstacle… lui aussi, désirable.

Quant à lui, torse nu, est offert à ses caresses dont elle a le secret. 

Deux heures, ils n'ont que deux heures. Combien auraient-ils donnés pour avoir plus ? 

Le feu de la passion lui suggère : « ôte-lui sa robe », mais l'attente est  un plaisir bien plus intense et rend son désir encore plus brûlant et possessif. 

Peu de temps s'est écoulé depuis leur entrée et chaque seconde est vécue pleinement. Bien qu'elles s'écoulent inexorablement, l'une après l'autre, ils les vivent toutes intensément…  

Deux heures, ils ont 120 courtes minutes pour laisser faire de leurs corps un  témoignage à leur amour. Souvenir impérissable que nul mari et épouse ne peuvent leur prendre...                                               

Pas le temps de visiter les deux autres pièces, maintenant chacun réclame l'autre. L'attente brûlante devient intenable. Toujours enlacés et à moitié nus; sans mot dire, ils s'installent lentement sur ce grand lit... endroit ultime, nid douillet de leurs amours frénétiques. Des baisers ardents suivent les caresses torrides, chacun voulant posséder l'autre. Le mâle, dominant, prouve son ardeur, l'enchante, elle, soumise alors. Mais, revers de situation, c'est elle qui sous l'influence et la puissance de son excitation, prend le dessus. Elle fait de lui son objet de plaisir; désir totalement partagé dans une symbiose sexuelle incandescente. Aucune partie de ces deux corps entremêlés n'est épargnée de leurs assauts fougueux ; tout en eux est zone érogène. Mais par-dessus tout, ce sont leurs baisers qui sont la source de tous leurs désirs. Leurs lèvres  parlent, l'une contre l'autre, elles se boivent, s'aspirent se sucent… déterminant ainsi la direction de leur union ; tantôt tendre où la douceur hérisse, excite et attise, puis sauvage où leur frénésie sans limite les inonde de plaisir.

Repus de leur étreinte, dégoulinants le leur sueur commune, salée, exquise et succulente, le temps les rappelle à la raison : 20 minutes leur sont encore accordées… C'est elle qui lance l'assaut final; bien que plus court, il n'en est pas moins torride, et se termine en gémissements d'extase… symphonie à la passion en râles majeurs  !  

                                                                                                           

Le cœur brûlant de leur exaltation présente fait place à la douleur horrible de la séparation imminente. Tout en se rhabillant, encore quelques ultimes petites minutes, mises à profit pour les derniers baisers langoureux jusqu'à… la prochaine fois.

 

Elle lui met sa veste tendrement, il l'aide à enfiler son manteau tout en lui passant la main dans sa longue chevelure ;la lui serrant fermement pour lui voler l'ultime baiser intense, viol par consent entement mutuel, clôturant ces maudites deux heures…

 

 

Pourquoi les amants sont-ils rarement époux ?

 

MOA

 

 

MOA



24/07/2007
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